Maisons de naissance, Philosophie et modèle de pratique, Pacifique occidental

Derrière la caméra : Tace Stevens – Projecteurs sur le soutien aux femmes autochtones à travers la pratique sage-femme 

ICM
11 octobre 2024

« Behind the Camera » (Derrière la caméra) est une nouvelle série passionnante qui explore les photographes de talent à l’origine de la photothèque de l’ICM sur la pratique sage-femme. Avec plus de 1600 images de sages-femmes du monde entier, cette vaste collection représente deux ans de travail et illustre la diversité de leurs rôles et leurs contributions essentielles à leurs communautés. La collection s’étend des sages-femmes aborigènes en Australie à celles qui soutiennent la communauté LGBTQI+ aux États-Unis, en passant par les sages-femmes qui travaillent avec les réfugiés au Bangladesh et les élèves sages-femmes qui entament leur parcours au Pakistan. Ces images offrent une représentation visuelle riche et variée de la profession dans différents environnements et contextes. 

Ce mois-ci, nous avons le plaisir de mettre en lumière Tace Stevens, une éminente conteuse visuelle basée à Perth, en Australie occidentale. Le travail de Tace est un reflet puissant de son parcours de femme autochtone, utilisant la photographie et le cinéma pour explorer son identité et établir des liens authentiques avec ses sujets. Son travail enrichit notre compréhension de la pratique sage-femme avec des images qui rayonnent d’authenticité et de chaleur. 

 

Qu’est-ce qui vous a d’abord séduit vers la photographie ? Quels thèmes ou sujets vous attirent dans votre travail ? 

Pendant mon adolescence, ma mère avait un appareil photo que j’utilisais tout le temps. J’aimais prendre des photos de mes amis à l’école et faire de petites séances photo avec mes frères et sœurs. Tout cela a été relégué au second plan lorsque j’ai commencé à travailler pour une organisation communautaire. J’avais 24 ans lorsque j’ai participé à un atelier de photographie et je n’ai jamais cessé de m’y rendre depuis. Je pense que ce qui m’a attiré dans ce média, c’est qu’il peut être utilisé de nombreuses façons. Pour documenter un événement, pour voir les petits détails de la vie quotidienne. La photographie est accessible et offre de nombreuses possibilités. J’aime utiliser la photographie pour aider les gens à raconter leur histoire.  

 

Avant de participer à ce projet, quelle était votre conception de la pratique sage-femme et quel a été le déclic qui vous a poussé à documenter le travail des sages-femmes par la photographie ? 

Avant ce projet, je n’avais qu’une compréhension limitée du travail des sages-femmes. Lorsqu’on m’a invitée à participer à ce projet, j’étais impatiente d’en savoir plus sur leurs activités.  

 

Décrivez le contexte dans lequel les photos ont été prises. 

Les photos ont été prises à la clinique Minga Gudjaga Gunyah de Nowra, qui fait partie de la South Coast Women’s Health and Wellbeing Aboriginal Corporation. Cette clinique offre des soins holistiques et culturellement sûrs, notamment des services de santé maternelle, infantile et familiale, ainsi que des services de santé sexuelle et reproductive. La clinique propose des soins fondés sur des données probantes, culturellement et cliniquement sûrs, permettant aux femmes de prendre des décisions éclairées concernant leur santé. Il s’agit d’un espace nourricier pour les familles autochtones, qui se concentre sur un soutien personnalisé et basé sur les forces et qui garantit un sentiment d’appartenance. 

 

Qu’est-ce qui vous a le plus inspiré au moment de photographier les sages-femmes ? Avez-vous des anecdotes qui méritent d’être partagées ? 

La clinique Minga Gudjaga Gunyah est un service incroyable pour la communauté de Nowra. Leur travail est important et son impact ne se limite pas à la mère. Les sages-femmes et l’ensemble de l’équipe m’ont inspirée, car j’ai pu constater que les clients n’étaient pas des numéros comme les autres, mais qu’ils étaient véritablement aimés et pris en charge. Les mères arrivant avec leur bébé étaient accueillies par tout le personnel avec des étreintes et de grands sourires. 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées au cours du processus de capture de ces images et comment les avez-vous surmontées ? 

Il est toujours difficile de mettre les gens à l’aise devant la caméra, surtout lorsque le temps imparti est court, que l’on se trouve dans une petite pièce et que l’on partage des informations personnelles sur le client. Chaque nouveau client s’est détendu après l’explication du projet et de la manière dont leurs photos seraient utilisées. Lors des rendez-vous, j’ai travaillé rapidement et discrètement pour obtenir la couverture dont j’avais besoin, avant de les remercier et de partir.  

Comment pensez-vous que votre photographie contribue à façonner les perceptions de la pratique sage-femme et de la santé sexuelle et reproductrice ? 

Mes photographies montrent aux clientes potentielles ce à quoi elles pourraient s’attendre si elles avaient recours à une sage-femme. Je pense que cela les aiderait à se sentir plus à l’aise dans ce processus, car vous pouvez voir sur les photos que les clientes ont l’air à l’aise et soutenues par leurs sages-femmes.  

 

Quel message ou quelle émotion espérez-vous transmettre aux spectateurs à partir de vos photos de sages-femmes ? 

J’espère que les spectateurs comprendront l’intérêt d’avoir une sage-femme.  

 

Une fois cette série terminée, quel a été l’impact sur votre point de vue sur la pratique sage-femme ?  

Mes connaissances sont encore limitées, mais j’ai beaucoup appris. Je comprends mieux l’importance des cliniques de sages-femmes des Premières Nations, dont nous avons besoin dans toute l’Australie. Les soins holistiques que ces sages-femmes dispensent aux mères autochtones sont très importants. Les mères risquent de vivre un accouchement traumatisant ou de souffrir de dépression postnatale et il est très important qu’elles reçoivent les soins dont elles ont besoin pendant et après leur grossesse.  

Enfin, quelle photo de la série préférez-vous ?  

Ma photo préférée est celle d’une visite à domicile. On voit la sage-femme Tahlia Avolio vérifier la tension artérielle du bébé, sous le regard de la mère. J’aime cette photo parce qu’on y voit la confiance que la mère accorde à sa sage-femme.  

 

En savoir plus sur l’expérience de Trace qui a photographié des sages-femmes en Australie