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L’ICM appelle toutes les sages-femmes à se faire vacciner contre la COVID-19

ICM
29 octobre 2021

Contexte 

De nombreuses sages-femmes ont été infectées, sont tombées malades ou sont décédées à cause de la COVID-19.  

L’OMS estime qu’il est possible qu’entre 80 000 et 180 000 agents de santé et soignants (y compris des sages-femmes) soient décédés de la COVID‑19 entre janvier 2020 et mai 2021, et ces chiffres continueront d’augmenter si les sages-femmes et tous les prestataires de soins de santé n’obtiennent pas une protection vaccinale complète.  

L’État de la pratique de sage-femme dans le monde (SoWMy) 2021 envisage une pénurie mondiale de 900 000 sages-femmes d’ici 2030, et une pénurie modérée à grave dans les pays à revenu faible et intermédiaire. La pandémie de COVID-19 a aggravé cette pénurie, forçant les centres de formation de sages-femmes à fermer, alourdissant des charges de travail déjà ingérables et mettant en évidence la propension des gouvernements à déprioriser ces effectifs composés principalement de femmes et à supprimer les financements qui leur étaient accordés. 

À compter de septembre 2021, les données disponibles provenant de 119 pays suggèrent qu’en moyenne, deux agents de santé et soignants sur cinq étaient entièrement vaccinés, avec des différences considérables entre les régions et les groupes économiques. Dans les régions d’Afrique et du Pacifique occidental, moins d’un professionnel de santé sur dix est entièrement vacciné tandis que 22 pays, pour la plupart à revenu élevé, mentionnent que plus de 80 % de leur personnel est entièrement vacciné. Cette disparité est due en grande partie à la mauvaise répartition des taux de vaccination entre les pays riches et les pays pauvres. 

Redevabilité professionnelle des sages-femmes 

Les sages-femmes doivent fournir aux femmes et aux nouveau-nés des services de qualité, fondés sur des données probantes, ainsi que des informations sur la Covid-19 et l’importance de la vaccination pour prévenir les infections graves et limiter la propagation du virus.

  • L’ICM reconnaît que les sages-femmes, telles que définies dans « La définition de la sage-femme », ont une obligation de protection à l’égard des femmes et des nouveau-nés dont elles sont chargées et sont responsables des décisions qu’elles prennent et des conseils professionnels qu’elles prodiguent. Cette responsabilité s’étend aux actions entreprises sur la recommandation ou sur l’ordre d’autres personnes (voir l’énoncé de position de l’ICM sur La responsabilité professionnelle de la sage-femme).
  • Les sages-femmes et le personnel des soins de maternité sont plus susceptibles que d’autres travailleurs de la santé et des services sociaux d’être exposés à des personnes non vaccinées, car ils s’occupent de personnes jeunes et de femmes enceintes, deux groupes pour lesquels les taux de vaccination sont plus faibles. Pour se protéger elles-mêmes, ainsi que les femmes et les bébés dont elles ont la charge et la communauté au sens large, les sages-femmes doivent être entièrement vaccinées contre la COVID-19.
  • Les sages-femmes ontle devoir d’agir de manière à mettre en avant les intérêts de ceux qui utilisent les services de santé. Elles doivent donner la priorité au partage d’informations scientifiques fondées sur des preuves. Les sages-femmes sont responsables de défendre la réputation de leur profession, afin que les personnes qui reçoivent des soins, les autres professionnels de la santé et le grand public puissent avoir confiance en elles.
  • Il est vivement conseillé aux sages-femmes de se conformer à l’obligation vaccinale dans les pays où les autorités réglementaires et les gouvernements exigent que les sages-femmes, en tant que professionnelles de santé, se fassent vacciner contre la COVID‑19.
  • Les sages-femmes peuvent refuser de participer à des activités en contradiction avec leurs convictions morales profondes. Cependant, la conscience individuelle de chaque sage-femme ne devrait pas priver les femmes de services de santé essentiels (voir le Code de déontologie international pour les sages-femmes de l’ICM). La décision d’une sage-femme de ne pas se faire vacciner peut potentiellement l’exposer, ainsi que les femmes dont elle s’occupe, à l’infection par la COVID.

Recommandations pour les associations membres de l’ICM et les sages-femmes individuelles

  1. L’ICM encourage vivement les sages-femmes à se faire vacciner contre la COVID‑19, comme étant le meilleur moyen de se protéger et de protéger les femmes, les nouveau-nés et les communautés, dont elles ont la charge. Les sages-femmes vaccinées doivent maintenir les mesures de prévention et de contrôle des infections,telles que le port d’EPI.
  2. Les sages-femmes doivent maintenir des limites professionnelles lorsqu’elles fournissent des informations. Ellesdoivent bien séparer leur point de vue professionnel et personnel lorsqu’elles discutent des risques et des avantages de la vaccination.
  3. Sachant que certains gouvernements et conglomérats médiatiques diffusent activement de fausses informations sur la COVID-19, l’ICM encourage ses associations de sages-femmes et leurs membres à se référer aux ressources fondées sur des preuves scientifiques ci-dessous pour obtenir des informationsconcernantle vaccin contre la COVID-19 et le rôle des prestataires de soins de santé dans la fourniture de soins et d’informations sanitaires fondés sur des preuves scientifiques.

Ressources : 

Si vous souhaitez que l’équipe de l’ICM vous aide à rédiger une déclaration pour votre association de sage-femme, veuillez contacter Charlotte Renard, chargée de la liaison et du renforcement des membres à : [email protected]