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Établissements de naissance amis de la mère et de l’enfant

Modèle de pratique, Recherche
FIGO, ICM, IPA, OMS, WRA
Dernière édition 15 février 2024 04:39 CET

Les organisations internationales et nationales s’intéressent de plus en plus à la qualité des soins, à la maltraitance et à la négligence dont sont victimes les femmes lors de l’accouchement, ainsi qu’au manque de responsabilité professionnelle et sociale des prestataires de soins dans les établissements.

Chaque femme a le droit de vivre une expérience positive de l’accouchement et de bénéficier de soins compatissants dispensés par des prestataires compétents et bien informés qui reconnaissent que chaque femme, chaque famille et chaque enfant est unique.

Les données publiées concernant les violations des droits humains subies par les femmes pendant l’accouchement sont choquantes et affligeantes, mais elles peuvent également inciter à l’action. Les associations professionnelles et les établissements de santé doivent dispenser non seulement des soins de qualité fondés sur les meilleures connaissances empiriques, mais également respecter le droit de la femme à la dignité, à l’intimité, à l’information, à des soins de soutien, au soulagement pharmacologique ou non pharmacologique de la douleur et au choix d’un ou de plusieurs compagnon(s) d’accouchement.

 

C’est pourquoi la Confédération internationale des sages-femmes, la Fédération internationale des gynécologues et obstétriciens, l’Association internationale de pédiatrie et l’Organisation mondiale de la Santé ont élaboré conjointement une recommandation sur les établissements de naissance amis de la mère et de l’enfant, qui comprend dix étapes et indicateurs associés :

  1. Permettre à toutes les parturientes de manger, boire, marcher, se lever et se déplacer pendant la première phase du travail et d’adopter la position de leur choix/la plus confortable pendant la deuxième et la troisième phase, sauf en cas de contre-indication médicale.
  2. Avoir des politiques et des lignes directrices claires et non discriminatoires pour le traitement et les soins des mères séropositives et de leur nouveau-né et prévoir également une prise en charge psychologique, des services de planning familial post-partum et des services adaptés aux besoins des jeunes.
  3. Préserver l’intimité de toutes les mères pendant le travail et l’accouchement.
  4. Permettre à toutes les parturientes d’avoir à leurs côtés pendant toute la durée du travail et de l’accouchement au moins une personne de leur choix (p. ex. père, partenaire, membre de la famille, ami ou une accoucheuse traditionnelle selon la culture).
  5. Fournir des soins adaptés sur le plan culturel qui respectent les coutumes, les pratiques non nocives et les valeurs de la personne concernant la naissance, y compris pour les femmes qui ont vécu un décès périnatal.
  6. Interdire la violence physique, verbale, émotionnelle ou financière à l’égard des femmes et de leur famille pendant le travail, l’accouchement et la période postnatale.
  7. Fournir des soins à des coûts abordables, conformément aux lignes directrices nationales, et assurer la redevabilité et la transparence financières. Les familles seront informées des frais à prévoir et de la manière dont elles peuvent envisager de payer les services. Les familles doivent être informées de tous frais supplémentaires applicables en cas de complications. Les établissements de santé doivent disposer d’une procédure de paiement qui ne prévoit pas la détention de la femme ou de l’enfant. Il est interdit de refuser de prendre en charge la mère ou le bébé en raison de leur incapacité à payer.
  8. Conformément aux lignes directrices et plans d’action internationaux, on ne doit pas utiliser systématiquement des pratiques ou des procédures qui ne sont pas fondées sur des données probantes, telles que l’épisiotomie de routine, le déclenchement du travail ou la séparation des soins dispensés à la mère et à l’enfant, etc. Chaque établissement de naissance doit disposer de la capacité, du personnel, des équipements et des règles nécessaires à la réanimation néonatale et maternelle, minimiser le risque d’infection, reconnaître rapidement et prévenir/traiter les besoins maternels et néonatals urgents, établir des liens pour la consultation et prévoir des dispositions pour la stabilisation ou le transport des mères malades ou des nourrissons malades/prématurés.
  9. Éduquer, conseiller et encourager le personnel à fournir un soulagement non pharmacologique et pharmacologique de la douleur, le cas échéant.
  10. Encourager le contact cutané immédiat entre la mère et l’enfant et aider activement toutes les mères à tenir leur bébé dans leurs bras et à l’allaiter exclusivement, aussi souvent que possible, et dispenser des soins combinés à la mère et au bébé, le cas échéant.